Un simple sondage suffit à illustrer les nouvelles tendances qui se dessinent : ce sont désormais 50 % des Français qui seraient prêts à accepter d’avoir un salaire de 10 % moins élevé pour rejoindre une entreprise qui partage leurs valeurs.
La rémunération reste certes le premier critère quand il s’agit de rejoindre un nouvel emploi mais sa marge est désormais de plus en plus rognée par les critères du bien-être au travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Face à cette confusion qui se dessine, les recruteurs se posent de multiples questions pour attirer les talents dans leur entreprise et ce, d’autant plus que 52 % des employeurs déclarent rencontrer des difficultés de recrutement. Autre chiffre perturbant : près d’un tiers des CDI signés ne vont pas au terme de la première année. Cette tendance est encore plus lourde quand il s’agit du recrutement de commerciaux ou pour le premier emploi des jeunes actifs.
Le bien-être au travail : mythe ou réalité ?
Il y a une quinzaine d’années des entreprises de la Silicon Valley ont mis en place le modèle de l’épanouissement au travail. Le caractère ludique (salles de détente, salles de sport, activités connexes, accès à différentes produits ou services) était mis en avant pour permettre aux salariés de se sentir « comme à la maison ». En soi, même, l’idée sous-jacente était que l’entreprise devienne leur maison.
Ce nouveau modèle de bien-être au travail a fait des émules et s’est développé massivement en Europe. Au Japon, il est même particulièrement apprécié par les collaborateurs qui y trouvent un terrain pour se sentir plus épanouis et être plus productifs.
Cependant, la réalité n’est pas aussi simple. De nombreux collaborateurs estiment qu’ils passent désormais trop de temps au travail. Et la crise du Covid-19 est en train de redistribuer la donne. Les confinements successifs ont brisé le lien social. De nouvelles attentes ont depuis lors émergées.
Le modèle hybride présentiel et distantiel : largement plébiscité
Les salariés ne veulent plus du monde d’avant dans leur grande majorité. Un monde du travail uniquement en présentiel malgré tout le confort du monde. Ils opteraient pour un modèle de travail hybride partagé entre l’entreprise et un autre lieu.
Selon une étude WeWork, les employeurs suivraient la même tendance car ce sont désormais près 79 % d’entre eux qui souhaiteraient mettre en place ce mode de travail pour leurs collaborateurs.
Valoriser le sens du travail et l’affirmation de soi
Et si finalement le plus simple n’était tout simplement pas le plus évident des préceptes. Dans la nouvelle de La Lettre volée d’Edgar Poe, le détective cherche ce courrier en vain partout. Et finalement, elle était là, toute proche et cachée à proximité. Et si, dans le monde du travail, il suffisait de comprendre l’expérience collaborateur ? La quasi-totalité des études convergent à ce sujet : la plupart des salariés ne sont pas épanouis. Ils souhaitent qu’on leur fasse d’avantage confiance, qu’ils soient responsabilisés, qu’on compte sur eux. Il ne suffit plus d’améliorer uniquement l’environnement de travail. Le collaborateur veut devenir responsable.
Au moment de procéder à un recrutement, les questions fondamentales qu’il conviendrait de se poser sont les suivantes : quelle est la place de mon futur collaborateur au sein de l’entreprise ? Comment va-t-il s’épanouir ? Quel sens aura le travail sur son affirmation profonde ? Autant d’interrogations qui ne peuvent apporter que des réponses dans la guerre des talents que se livrent les entreprises entre elles.