L’écoute ! On en parle souvent. Mais la réalité est souvent tout autre. Nous vivons dans des sociétés dans laquelle la communication a pris le pas. Et afin de bien communiquer, on a tendance à noyer son interlocuteur sous un flot de paroles. Lors des entretiens d’évaluation, il est aisé de constater une prise de parole longue, très longue même quand il s’agit de répondre à des questions n’appelant qu’à des réponses courtes.
On se retrouve dès lors face à un déséquilibre criant entre la parole et l’écoute. Entre la bouche et l’oreille. En un mot, on parle trop et on n’écoute pas assez.
Les causes de ce manque d’écoute
La raison n’est pas si compliquée à trouver : nos systèmes scolaires favorisent encore largement l’écrit et défavorisent le développement oral. Quand on se retrouve dans le monde professionnel, le rapport se retrouve complètement inversé entre ces deux compétences : la prise de parole et l’écoute sont nettement plus utilisées que l’écriture. La mise en place d’un Grand Oral à l’épreuve du Baccalauréat va, sans aucun doute, favoriser la communication mais aucun entraînement concret n’est proposé sur l’écoute.
Lors des premiers emplois, bien des salariés se trouvent en difficulté : comment prendre son temps d’écouter tout en voulant montrer rapidement que l’on peut faire ses preuves devant son nouvel employeur. Paradoxe souligné par le philosophe Arthur Schopenhauer : l’envie est un des obstacles fondamentaux à la recherche du bonheur.
Dans un cadre concret, je me souviens il y a quelques années avoir été confrontée à ce type de situation. Lors d’un entretien de recrutement de commerciaux sur Paris, j’ai reçu un candidat qui, à peine la présentation d’usage terminée, a monopolisé presque totalement la parole pour valoriser son parcours. Dans ce cas, l’entretien tourne alors à un long monologue qui ne valorise au final, pas du tout, la candidature du postulant.
L’art de savoir écouter
Dès lors, comment améliorer son écoute ? Idéalement l’écoute devrait représenter entre 70 et 80 % de notre communication. Dans son livre L’art de savoir écouter, Francesc Rossello, pose les bases pour disposer d’une écoute de qualité.
- Prendre son temps : il faut pouvoir être disponible à autrui et faire preuve de patience.
- Faire preuve de discernement : il faut fixer son attention sur ce que dit l’autre, sa façon de s’exprimer et ses gestes. Ecouter, vient du latin « auscultare » qui signifie « entendre avec soin et minutie ». Le détail compte : fixer son attention sur ce que l’interlocuteur dit, sa façon de s’exprimer et son attitude corporelle.
- Une alternance entre temps de parole et écoute
- Faire preuve de discipline en contrôlant son langage corporel et se tenir en retrait pendant que l’autre parle.
En un mot, l’écoute active va dépendre de notre capacité à comprendre l’autre, à lui laisser un espace d’expression et à faire preuve d’empathie.
Quels gains au final ?
Renforcer son écoute permettre de créer un climat de confiance
La bonne écoute va vous faire gagner du temps et votre interlocuteur ira plus vite et à l’essentiel. Il n’y aura pas de confusion autour de ce qui est dit. Les exercices de reformulation sont souvent utilisés en recrutement afin de comprendre si le candidat dispose d’une bonne écoute. Car une bonne écoute et aussi synonyme de motivation. En tant que candidat, vous montrerez à votre interlocuteur tout l’intérêt que vous portez au poste.
Mieux comprendre ce que cherche votre interlocuteur
Une meilleure écoute permettra également de comprendre les intentions profondes de votre interlocuteur, ce qui le motive, ce qu’il cherche. Chaque mot a un sens et rien n’est anodin.
Une personnalité recherchée
Les interlocuteurs qui disposent d’une bonne écoute sont rares. Ces profils sont capables d’adopter un comportement sobre, de faire preuve d’analyse et de se faire écouter. Ainsi, leur prise de parole mesurée est grandement valorisée notamment à une ère où on tient de plus en plus compte des traits de personnalité et de comportement au sein des organisations.
En conclusion, notre vision face à la prise de parole doit être repensée. En tant que candidat, arriver en entretien avec l’esprit calme, sans chercher à tout prix à vouloir impressionner votre interlocuteur. Authenticité et sincérité associées à une écoute active et de la patience : voilà les clefs d’une présentation qui part sur de bons rails.